Travaux
Eclipses
2022-23
Si nous n’avions pas besoin de dormir, la nuit existerait-elle ?
J’ai bien l’impression que la pensée productiviste du capitalisme se réjouirait de pouvoir étendre son règne sur les derniers territoires qui lui échappent encore dans notre société occidentale. La nuit en fait partie, uniquement protégée par nos besoins physiologiques.
Ce projet photographique cherche à faire un pas de côté, celui du noctambule libre, pour réaffirmer l’alternance essentielle qu’offre la nuit au jour. Comme l’écrit le philosophe français Michaël Fœssel « on se perd dans la nuit non pas parce qu’on y voit moins bien (…), mais parce qu’il y a beaucoup à y voir et peu à y connaître. » . Loin du calcul du regard diurne, je me laisse aller au sublime du regard nocturne et ramène les fragments d’un monde où les idées ne s’enchaînent pas de manière cohérente, où on paresse, où les ombres jouent avec légèreté, où les feux sont rouges-phare, où le temps se dilate comme au bord des flammes, où on s’étonne, s’émeut et rêve.